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Dans le dernier numéro du mois de juillet 2025 de Menabò online, le magazine de Elio Scarciglia, une critique de mon anthologie en bilingue "Depuis les racines du monde" est parue, écrite par Elisabetta Biondi Della Sdriscia.
En voici la traduction en français :
Depuis les racines du monde de Pierre Ech-Ardour
Par Elisabetta Biondi Della Sdriscia
Depuis les racines du monde, l'intéressante anthologie bilingue publiée en avril par Terra d’ulivi Edizioni comble un vide dans notre paysage éditorial : c'est la première fois que les poèmes du poète français Pierre Ech-Ardour sont publiés en Italie. L'anthologie de Terra d’ulivi Edizioni nous propose les poèmes de l'auteur nancéien en langue originale, accompagnés du texte italien, dans une élégante traduction de Claudia Piccinno, la traductrice de l'ouvrage. Au total, vingt-cinq poèmes, tirés de ses précédents recueils parus entre 2016 et 2024, sont classés selon un ordre chronologique strict. En feuilletant le texte, sublimé par la magnifique couverture reproduisant une huile sur toile de Laurent Grison (Bleuité rimbaldienne), on est immédiatement frappé par l'absence de préface ou de notes introductives : un choix éditorial clair, conforme à la volonté de l'auteur de ne pas lier le lecteur à une interprétation prédéterminée de ses textes. C'est la poésie elle-même, avec son flux de sons et d'images, qui doit évoquer chez le lecteur des significations possibles, fondées sur sa sensibilité et son expérience : le lecteur est donc invité, à chaque vers, à devenir un participant actif, à déchiffrer le langage secret de la poésie. Le fait même que les paroles soient présentées sans titres, tout au plus, si nécessaire, identifiés par des lettres de l'alphabet ou des chiffres, découle de cette volonté de ne pas limiter la liberté d'interprétation, tandis que l'absence de ponctuation, notamment dans la conclusion, et l'utilisation occasionnelle de minuscules au début de l'œuvre suggèrent un continuum poétique, qui se poursuit idéalement page après page, d'un livre à l'autre, sans interruption. Un continuum d'une grande musicalité, sensuel – les paroles dédiées à sa bien-aimée sont intenses – et enveloppant, où le signifiant n'est pas subordonné au signifié et contribue à la création d'un univers poétique où l'ego lyrique n'a pas sa place, donnant naissance à une poésie universelle d'une profonde spiritualité, même si elle n'est pas strictement religieuse. Dès son titre même, Aux racines du monde, ce livre fait référence aux origines, au mystère de la vie qui ne meurt pas et survit à elle-même, et au thème des racines, un thème qui traverse diachroniquement l'œuvre du poète et est étroitement lié à son contraire, l'absence de racines, et donc au déracinement, à l'exil. Ces thèmes, issus des origines juives et séfarades du poète, transcendent son expérience personnelle et deviennent finalement une métaphore de la condition humaine sur terre. Mes persécutés aïeuls expulsés/ ne m'ont pas légué la clé disparue/ du chez nous séfarade spolié, écrit le poète dans les premières paroles du recueil et à la fin du poème suivant, après des vers d'une sensualité lumineuse, il ajoute : tes variations éveillent/ l'errance du voyage d'exil ; et encore, (p. 29) : une lune au parfum orphelin aux yeux rescapés, une poésie d'exil ; et à la page 39 : Troué de silences, reparaît le spectre/ jailli d'exil, effeuillé des rochers,/ gorgé d'imprévu, omis du regard ; ou : enracinées ancre les corolles d'exil/ en l'humus du gouffre (p. 75). L'anthologie se conclut par deux textes extraits de l'un des derniers recueils de Pierre Ech-Ardour, Ramenez-les à la maison, recueil consacré aux Otages de l'attentat du 7 octobre 2023. Ce recueil témoigne de la solidarité du poète – une solidarité humaine, dénuée de toute connotation politique – avec les victimes innocentes de cette terrible journée. La conclusion de la section et de l'anthologie tout entière – « Serions-nous coupables d'être juifs ?» – laisse en suspens une question qui touche au cœur de l'antisémitisme et de toute autre forme de racisme, et exprime l'engagement de l'auteur contre toutes les formes de discrimination. Mais si la poésie de Pierre est empreinte d'engagement civique et humain – un autre recueil récent, Pire est la mer que les déserts ! est consacré au sort des migrants perdus en mer. Au terme de la lecture, on est envahi par un sentiment de légèreté, avec la sensation que le regard du poète sur le monde nous invite à saisir sa beauté et son harmonie, nous envoyant un message d'espoir qui l'emporte sur l'abîme de la réalité : au-delà de l'injustice et de l'obscurité, l'amour et la poésie imprègnent la création, et mystérieusement, si le monde devait s'effondrer et se disloquer, l'espoir d'un grand nouveau départ planerait sur ses ruines d'isolement.
Sète.fr - Décembre 2024 - Janvier 2025
20181019 Editorial dans les-poetes.fr
20181018 Radio Occitania Toulouse
20200725 Lecture au chantier de la Plagette à Sète
LE MIDI LIBRE
Sète : la poésie s'invite sur le chantier de l'association Voile latine de Sète et du bassin de Thau
Caroline Froelig 25/07/2020 à 15:53
Lors des lectures, devant l'étang de Thau. D.R.
En off du festival Voix Vives, et en plein coucher de soleil...
Privée de participation au festival des Voix vives à cause des mesures sanitaires en cours, l'association "Voile latine de Sète et du Bassin de Thau n'a pas pu embarquer de poète sur ses bateaux comme elle le faisait depuis une quinzaine d'années, en ce mois de juillet 2020.
Mais elle a néanmoins participé à sa manière, en "off" à la diffusion de la poésie à travers Sète, en organisant son propre événement. Mardi 21 juin, une quarantaine de membres de l'association, ainsi que des habitants du quartier de la Plagette, où se trouve son chantier naval traditionnel, s'y sont réunis. Deux poètes amis avaient été invités et en fin de journée, soleil couchant, ils ont pu dire leur poésie devant le public assemblé.
Pierre Ech-Ardour a ainsi présenté des textes extraits de son dernier recueil, "Au bras du ciel", publié en 2020 aux éditions de l'Aigrette. Laurence Mayeur a pour sa part conté "son cheminement vers son beau livre Imaginaires singuliers", indique l'association. Lequel est illustré de photographies de Sète signées Anne Cauvin (éditions du Petit véhicule).
Assemblée générale
Moins poétique mais important, l'association vient également de renouveler son conseil d'administration lors d'une assemblée générale. Philippe Carabasse reste le président de l'association. Monique Guillot en est la trésorière, Micheline Repetto la secrétaire et Jacques Molinari est vice-président.
Trois bateaux sur le chantier
Trois bateaux sont en cours de rénovation au sein du chantier naval traditionnel de la Plagette, à Sète. Une nacelle tout d'abord. Puis l'Albatros, un bateau qui a été construit au sein même du quartier et qui après être passé par plusieurs générations d'une même famille, a aujourd'hui besoin de se refaire une jeunesse. Et enfin un loud tunisien de 13 mètres, l'un des derniers exemplaires au monde de ce type de voilier de pêche.
L'occasion de rappeler que les principaux objectifs de Voile latine sont la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine et de la culture maritime méditerranéenne en particulier, la maintenance et la rénovation du chantier de la Plagette dans son état d'origine et enfin la transmission de son savoir et de ses valeurs.
Opération nettoyage à suivre
Enfin, il faut savoir que le 16 août, l'association et les habitants du quartier de la Plagette, aidés par l'association Cetamer, plongeront pour nettoyer les fonds de l'étang de Thau, entre le Barrou et la Plagette.