"Au bras du Ciel"

  • Au bras du Ciel (page 32)

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Depuis ta maison-bulle, survient l’essence d’une présence. Tout près se hisse la sève de toute éternité, bras tendus vers céleste la canopée. De la confluence spatiale d’intimes sphères, en l’antre des visages, sourd de ton ventre un déploiement d’espaces, point de ton occulte vulve une monade mère-oiseau. Affleuré élève l’infini le sublime éther aux mouvants confins. De la dépression d’une spirale étoilée, se mire le Ciel en l’infernale terre. Anéantit, la proche magie, ce miroir, de ton tangible regard. S’expriment inconnaissables, au-delà des finitudes, les apparences. Mais en ton cercle magique, calfeutrée, à l’abri du chant des sirènes, plus proche de toi que toi-même, te murmure, dans le soir une lune au parfum orphelin aux yeux rescapés, une poésie d’exil.


  • Au bras du Ciel (page 52)

42 - ٤٢ - XLII - μβʹ - ۴۲ - מב

Gorgées de soleil où parcourt la moisson la terre, donnent vie de jeunes pousses. Aptitude à l’élévation des têtes, concourante vision de l’arbre chandelier, d’un enracinement hissé à la mémoire de ses fruits tombés, tu greffes au rameau-visage, vulnérable la nudité d’une providence. Expressif infini du miroir des âmes d’où t’interpelle dissemblant allogène l’appel de bouches anxieuses. Exténué, sans écho, l’intemporel face-à-face reflète souffrance, réfléchit l’originelle plainte, réverbère en ta proximité la nuit. L’ombre des épis embaume la terre les ondes d’or et les effluences du Ciel. Abstraite audace en la teinte unifiée, s’en fut vital l’élan d’une langue d’en-dedans. À la rencontre des rêves, dévoile le vertige le spectre du péril. Apparaîtra de l’obscur le sens des clartés. Émergera de l’exil passante la mémoire des graines.