"Migre déraciné un temps"

Migre déraciné un temps (pages 31 et 32)


Jeudi 9 avril

 

S’évapore imaginaire du ventre

de l’œil, tiède d’éclipse l’arôme.

 

Empenné, irrévérent mire l’empyrée

d’entrecroisés vents-chagrins.

 

À l’abri d’une île en la moire sanguine

sous l’auvent de mer dort une proie.

 

Se rompt au va-et-vient de tréfonds

irisée l’aubade du distant horizon,

grise ancré à la bouche l’espoir,

alentit l’espace l’envasement du gué.



Vendredi 10 avril

 

Subrepticement rien n’oscille et

pourtant sous la cendre du chaos

refleurit faciale l’indécise lune.

 

Troué de silences, reparaît le spectre

jailli d’exil, effeuillé des rochers,

gorgé d’imprévu, omis du regard.

 

Au mitan du sommeil, avive l’heure

évanescente la caresse d’oiseaux bleus.

 

Grands deux luminaires l’étoile subliment.

 

À la fenêtre irisent Lumière

deux bougies.

Première couverture : Peinture d'Etienne Schwarcz. "Vague à l'âme. Lueur de vie". Toile 100 x 100 cm. Sur papier d'art. Année 2018.