"Subodorées prémices"

• Subodorées prémices (page 34)

En dépit de l’évanescence

depuis l’inconnu

frémissent les ondes

Pierres d’exils

extirpées des eaux

renaît une cinétique

À l’orée de l’interrogation

dès l’origine de l’évasion

apparaît irréductible le sens

Résonnance du déchirement

éclate immanente l’intuition

pour en le Livre déchiffrer

« Du surgissement à la création, de la séparation à l’ondoiement, sans mesures se discernait une dualité.

Dans l’exiguïté de l’immensité se pétrifie en des labyrinthes inapparent le grain de sable.

Quel Verbe réapparaîtra ? »

• Subodorées prémices (page 36)

À l’évidence des jours

où affluent les années

fleurent de faux-semblants

Désagrégé visage

aux ridées empreintes

burinent les cohérences

Inchoatif l’arbre intime

bâtit mémoire et réfection

sourdes voix avant l’oubli

D’avant le nouveau-né

par-delà vieillissant l’instant

gisent les excès de temps

« Défier la direction du vent, éclipser l’ombre de la nuit, voir la voix de l’absence, flétrissaient l’affleurée blessure.

En l’infime interstice de portes entrouvertes se fourvoie une lueur échevelée.

Comment verrouilleront ces béances ? »

• Subodorées prémices (page 57)

Par d’insomniaques reflets

en le tressaut de réflexes

endure l’œil la déchirure

Lacis aux abords esquissés

incurvés azurs de la bleuité

ceignent parole les empreintes

Suavité d’effroi bientôt abstruse

s’évide l’infini avant dormir

interminable expire l’instant

Scruter des cieux la poussière

sonde le silence la survenance

des esseulement et vacuité

« Marquée du sceau de l’apogée, dès les prémices du fruit, s’évaporait allusive et hyaline, séminale l’illusion.

Acquière la mémoire les élixirs de vie, éveille l’exégèse des égarés du guide (1).

Qui contiendra le feu des infinis ? » 

(1) : En référence au Moré Névoukhim (hébreu : מורה נבוכים; arabe : دلالة الحائرين (dalālat al-ḥā’irīn) littéralement, « Guide des perplexes »), souvent traduit en Guide des égarés. Il est l’œuvre majeure de Moïse Maïmonide (1135-1204), philosophe juif le plus marquant du Moyen Âge, rédigé avec l’alphabet hébraïque vers 1190 en judéo-arabe.