Poèmes issus de "épiStellaires,"

En quatrième couverture, l'éditeur écrit :

En stellaires lambeaux d’efflorescence, sur le suaire ailé d’endormement, tournoie avec l’enfantine peur une langue de terre. Chu d’un temps fulgurant, embrasé à l’obscure splendeur, du ciel s’éteint abattu l’oiseau de mer. 

De son érodé rêve ployé s’épand nouveau l’interstice. "épiStellaires," est ce battement, cette trame discrète où s’orfèvre le poème ; chaque mot porte le dépli d’une pensée poussée à l’orbe du confin. L’écriture, jouant de sa lumière et de sa contrelumière, laisse doucement à l’entente la palpitation du froissement et du défroissement des mots, maintenant perpétuels leur vastité et leur respir. Ce sont dans ces amples et discrètes variations que la parole trouve son surgissement de visage, cette force particulière d’être elle-même l’envol de ce qui d’un coup se dévoile à la vue et à la pensée et aussitôt se dérobe, insoluble. Et si se laisse saisir par la peau que donne la traverse des langues, des souffles terrestres, des sensualités et des mémoires d’une certaine intimité, "épiStellaires," est une voix portée, une entière adresse à l’humain et à son tremblement d’infinité. 

Le 18 juillet 2023 les Editions Phloème mentionnent : Entre paysages antérieurs et intérieurs, dans l'épaisseur du temps se tisse une correspondance en résonance dans la mise en miroir d'un jeu de sensualités et de lumières. 

Depuis l’ombre qui accompagne l’apparent mutisme des arbres, abondent avec la semblance de ta voix cristallines les nuits apaisées. Palpable et visible émane buccale et lumineuse la musicalité de nos silences. Ici nommer les sens éveille leur résilience. 


Déceler par la lumière de tes yeux l’envol du cœur 

serein dévisager de tes apparaissances la couleur 

en le don du regard farde le khôl miroité le ciel 


À pleine bouche avec partage d’allègre élégance 

épousent fusionnels nos souffles les mots 

abstraites fissures en écho de nos utopies 


Au capiteux vent bleu fleurant ta chevelure 

odorante oint l’aurore graciles tes épaules 

d’aromales étoiles comme parfum d’existence 


Court joueur le rêve sur les ridules de ton teint 

harmonique effleurement d’innés linéaments 

amadoue nos frémissements la succulence 


De l’emmiellé suc du fruit de songeurs déserts 

inéclose appétence à te boire en plénitude 

goûte nu mon inavoué baiser levantines tes lèvres, 

Poser ma bouche sur la nudité de tes yeux quand sourdent de l’oubli de séculaires visages érigés. D’un fond de mémoire où croupit l’absence du regard, flotte dans les veines du germe l’ombre de nos racines. Soufflée du temps respire par l’entrelacs de nos plaies l’image de langues écorchées. 


Coule à toi le monde 


Bruit en contre-ciel 

fuyante mon imminence 


À l’en-dessous des airs 

s’abouche au souffle 

feutrée fleurie ta voix 


Sous l’élan du dedans 

à l’orée d’écheveau

 palpite lèvre à lèvre 

notre baiser du silence 


Brochée d’obscurité 

sur son orbe tangente 

s’évade hyaline l’étoile 

en ton ventre fécond 

antre de soleils à venir,