Trilogie non publiée
Trilogie
Vespérales élégies - tome I
Numineuse imprésence - tome II
Ethéré hypogée - tome III
Appendice épistolaire
Chantal Giraud Cauchy - Encres - 2021
En la rémanence
D’inspiration tardive
Ourdissent tes mots les miens
En le duvet de ta voix,
aux bancs de la mémoire,
éclot au caprice du vent
le lumen de ton élégance
Sur une taie de songes,
sous une lune ignescente,
dansent en le feu étreintes
les ailes de nos souffles
Du secret envol de l’augure
érige imminente l’alacrité
de traits épuré ton visage
Des rivières par surcroît
afflue en allégeance l’eau
à la souche, racines d’exil
Des vives eaux ignore
la source l’embouchure
où confluent les souvenirs
et tes libérées paroles
Source-bouche, déchiffre
chaque mot le désir,
oublie l’amour le vent,
monte en ton regard
la réparation du mystère
Depuis les sylves des ciels
où guide l’arbre la nuit
agrège la sève nos veines
Hadassa Wollman - Deep down (Au fond), oil on paper, 22 x 28 cm - 2021
Vacille sans regard l’aube en l’ombre d’une errance bordant le rivage. Dégrafe ton ventre mon silencieux désir, souffle ta bouche à l’aune de mes lèvres anémiées de sous-jacents baisers mûris.
Bruissent à l’orée de nos lèvres
aux lisières de fiévreux visages
le nard de nuits égarées et
la nudité de nos sourcés ressacs
Butine un nuage ton lys
m’éveille en l’ombre ton corps
m’embrase vers ton visage
ointe une étincelle de vent
Fissure près du sol déchiré
le giron du sang des mots
Sous la canopée de spirale
m’enracine une terre nue
Nissrine Seffar - Fragment de Guernica Huella, Toile de 7,76 m x 3,49 m - 2017
Au jardin des grenades tu fleuris sous la lune en ta robe de poèmes. Irréelle étoile en la chaleur du nid des mots, te drape le silence d’un déshabillé nuptial.
Sous l’auvent de la grâce céleste
nimbée de chatoyantes moirures
tu irises l’éther en floraison
Me mouvoir en l’inertie du temps,
chaque pas perdu escorte exilé
langage et silence insécables
Laisse écloses mes paroles épouser
la ténuité de rêves avides,
effleurer avec toi l’accorte alliance
Renaître au plus profond du temps
pour t’allouer mon nombre d’or et
implorer le mot secret contre ta peau
Appendice épistolaire réunit elliptiques les messages qui accompagnèrent chaque envoi de poème à l’égérie des arcades.
I - Vespérales élégies
22 mai 2021
Du jour de délices
Effleure la rosée de nuit
Crépusculaire le soleil.
28 mai 2021
Dans le chant de l’arbre
Le soir du sixième jour
Irisent Lumière deux bougies.
3 juin 2021
Du silence fleurit savoureuse
Quiète endormie ta parole
Fardée de mes affables murmures.
10 juin 2021
Longtemps inscrites au fronton
Du monde, s’immiscent nos lettres
En la brume de l’amour celé.
30 juin 2021
Lors d’obscur cri
Répare mon regard
Les battements de lumière.
5 juillet 2021
À l’ombre d’une parole
Sous l’arbre de tes mots
S’élève susurrante la sève.
7 juillet 2021
D’improbables rêves
Invisible et secrète
S’esquisse ta grâce.
10 juillet 2021
Se mire en tes yeux
Ma bouche encline
À auréoler ta voix.
18 juillet 2021
Ennoblit ton écriture
Égrener les nocturnes épis
Sur la chevelure du ciel.
II - Numineuse imprésence
30 novembre 2021
Au mystère de destinée, à la sublimation d’irrationalité, éclot en l’ombre d’absence l’insaisissable Numineuse imprésence à la forme du Khaf, paume d’une main ouverte au soleil de minuit.
5 décembre 2021
À travers mes souvenirs où brillent devant l’horizon l’alphabet de nos rêves, naît infini l’espace de secrète présence. Nous murmurent fragiles d’adustes solitudes en la réalité du manque. Erre depuis cet exil l’innocence comme un songe à bras ouverts.
10 décembre 2021
S’irise l’espérance du poème au pied de ta montagne. Bordent tes mots le côté d’une langue singulière. De ta vérité renaît lointaine une liberté qui me devient proche. Donne à ta parole une ombre vivante !
21 décembre 2021
Du dépouillement comme ne pas être de ce monde, se libérer de toute cécité puis étreindre le désir, sur les encyclies jusqu’à l’oubli de soi, m’importe vivre à l’abri de ton ombre.
22 décembre 2021
Embellie de ton espérance, de la béance du temps sourd ton apparition au monde. Survivent aux lettres tes mots de spirituelles exégèses. Ravit ta bouche l’épaisseur de ma nuit.
13 janvier 2022
Séraphique s’évade en tes boucles détressées le songe rescapé des confins. Dans l’insoumise nuit sourdent nos trésors de vie.
III - Éthéré hypogée
3 février 2022
Macère ton absence en la clepsydre de nuiteuses sources.
8 février 2022
Nulle parole de toi ne s’est tue en ma gorge mortifiée, fleurit ta voix en mon silence.
28 février 2022
M’emporte mouvante ta parole en ses mains maïeuticiennes. En l’écho du chant de ta rivière se carambolent les pierres de nos nuits.
2 mars 2022
Nous retrouver au cœur du lieu de fortune, fondre en l’élysée d’amène langue, s’épanouira dans nos mots le regard du libre désir de l’autre.
5 mars 2022
En le feu du buisson l’amour est une grâce qui ne brûle pas. Jamais son invisibilité ne réfrènera ton souffle coloré de vérité. Des flammes de mon silence source une sente tutélaire.
19 mars 2022
Quel plus majestueux espace où chaque visage est un lieu * !
Virevolte en mon souvenir l’hirondelle de notre seul à seul en nos regards épris de liberté.
*En référence aux Visages féminins du sculpteur catalan Jaume Plensa, présentés au Musée d'Art Moderne de Céret
21 mars 2022
Insondable contient le labyrinthe ses fragments poétiques. Dans le miroir de ta voix, est mise en exergue l’eau de ta rivière lorsque s’épand ton poème à même mon silence.